Permaculture en Vendée

Le Moulin des Etrebières est une ferme en permaculture en Vendée, au cœur du bocage avec ses haies et ses collines, ses sources et ses ruisseaux.

Qu’est-ce-que la permaculture ?

La permaculture, c'est l’idée de ‘culture permanente’ ou dit autrement d’une ‘agriculture durable’. Elle s’inspire de la nature pour cultiver en utilisant la force du vivant plutôt que de travailler contre. Le but est donc de maximiser les récoltes tout en minimisant les interventions de l’homme et surtout en évitant les intrants (c’est-à-dire les produits venant de l’extérieur comme les engrais chimiques ou les pesticides, herbicides, fongicides).

Une ferme en permaculture tend à créer une économie circulaire au sein de l’agrosystème pour réutiliser les déchets d’un atelier comme matière première d’un autre atelier. Par exemple, le fumier des animaux (poules, chevaux, vaches, cochons, etc.) sert d’engrais pour les cultures, les insectes nuisibles et les résidus de culture (feuilles fanées, restes de légumes) servent de nourriture aux poules, le foin fauché dans la prairie sert à couvrir les planches de culture pour éviter les pertes d’eau, les arbres fruitiers apportent ombre et fraîcheur aux ruminants, qui eux-mêmes entretiennent les abords des cultures en broutant l’herbe, etc.

Chantier plantation paillage

Les grands principes de la permaculture

1- Multiplier les cultures sur un même espace pour un maximum de biodiversité.

On sait que les monocultures sont peu résilientes : le moindre ravageur ne rencontre aucun obstacle à son développement et peut facilement anéantir une grande partie de la récolte, alors qu’une culture diversifiée permettra d’allier les forces des différentes plantes et de ne pas offrir un terrain uniforme aux nuisibles. C’est le principe de "ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier".

En permaculture, on utilise donc l’association de culture pour créer cette biodiversité. Sur une même planche, on va donc cultiver par exemple des tomates, du basilic et des laitues. Les différentes espèces se complètent, s’entraident et occupent différents étages de la même surface.

2- Nourrir le sol plutôt que la plante

Un sol vivant est le garant d’un sol en bonne santé et donc de la bonne nutrition de la culture. Il y a encore beaucoup de progrès à faire dans notre compréhension de la vie du sol. Cependant, on sait que les vers de terre ont un rôle clé dans l’aération du sol ; les micro-organismes transforment la matière organique pour la rendre disponible pour les plantes ; les bactéries qui participent au cycle de l’azote, à la base de la nutrition des plantes ; les champignons mycorhiziens qui créent un immense réseau de communication dans le sol.

Pour protéger cette vie du sol, la permaculture préconise donc le non-travail du sol, notamment pas de labour, pour ne pas perturber la vie du sol et ne pas mélanger les différents horizons (ou strates) d’un sol sain.

3- Protéger la réserve hydrique

En permaculture, on récupère les eaux de pluie pour l’irrigation des cultures. On essaie aussi de ralentir l’eau de ruissellement pour qu’elle ait le temps de pénétrer dans le sol. Par exemple, des haies perpendiculaires à la pente contribuent à la bonne infiltration de l’eau dans le sol. De la même manière, en permaculture, on ne laisse jamais un sol à nu. Il est soit couvert par une culture, soit par un couvert végétal (un engrais vert), soit par un paillage (foin, paille, feuilles, bois fragmenté, etc.).

Dans la nature, le sol est toujours couvert, soit d’herbes variées dans une prairie, soit d’une litière de feuilles dans une forêt. Un sol couvert se dessèche moins vite qu’un sol à nu, car le paillage ou le couvert végétal limite l’évapotranspiration des plantes et préserve l’humidité du sol, elle-même indispensable à la pédofaune (les animaux du sol). Le couvert permettra en outre d’éviter les adventices (alias mauvaises herbes) en occultant la lumière et en se décomposant, il nourrira le sol en matière organique qui elle-même finira par nourrir la plante.

Qu’est-ce-qu'un design permaculturel ?

Un bon design permet de limiter le travail et de gagner du temps. Quand on démarre une ferme, il faut réfléchir aux emplacements des différents éléments (cultures, mais aussi serres, toits à outil, stockage, etc.) pour limiter les déplacements. La permaculture prévoit donc un ‘zonage’ en cercles concentriques en fonction des besoins d’intervention :

  • La zone 0 est la maison, au centre de la ferme.
  • Dans la zone 1 on trouve la serre ou le potager qui ont besoin de surveillance quotidienne,
  • La zone 2 est dédiée à la basse-cour et aux vergers,
  • En zone 3, on trouve les grandes cultures ou les pâturages que de quelques interventions
  • La zone 4 est un espace semi-sauvage avec les haies de clôture où l’on récolte le bois de chauffage
  • La zone 5 est à l’état sauvage, sans intervention humaine pour fournir nourriture et habitat à une biodiversité plus large.


Photo drone parcellaire

Principes appliqués à une ferme en permaculture en Vendée

Aux Etrebières, une ferme en permaculture en Vendée, le design est en cours de réalisation. On a creusé une mare en haut de la colline pour capter les eaux de sources et irriguer les vergers avant de rendre l’eau au ruisseau en contrebas dans la prairie humide. La mare est peu profonde pour maximiser la biodiversité.

On a planté le verger sur les courbes de niveau pour ralentir l’eau et on a paillé les arbres pour pieds des arbres pour éviter l’enherbement et préserver l’humidité. Sur le reste du rang, on a semé du trèfle, une légumineuse qui – par le biais de bactéries rhizobium – fixe l’azote atmosphérique dans le sol.

Le potager (zone 1) est tout proche du bâtiment agricole (zone 0), on y plantera des associations de culture pour maximiser la biodiversité et permettre des récoltes variées sur une même surface.

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